Que celui qui n’a jamais fait semblant d’être un skateur me jette la première pierre. Et quand on veut faire semblant d’être un skateur à 15 ans, on a pas 36 solutions : on s’achète une paire de Vans, comme tout le monde. Idéalement un peu abîmée et surtout, SURTOUT, pas lacée. Les premiers à avoir fait ça doivent aujourd’hui avoir des cheveux blancs : la marque fête déjà ses 50 ans !

Le vrai tour de force de Vans, c’est qu’ils ne séduisent pas QUE les ados wannabes skateurs. Ces baskets inspirées des chaussures d’hôpital pour leur confort (des concurrentes des Crocks, donc !), ont réussi à s’imposer comme de vrais accessoires de mode (entre autres, grâce à Sean Penn dans les années 80). Moins casuals que des Converse, moins plates aussi (avis aux podologues qui nous lisent !) elles se déclinent en des tas de couleurs de formes… à tel point qu’il y en a toujours une paire qui est faite pour la tenue qu’on porte.

Balèse donc, Vans arrive à ne pas être considérée comme un égarement juvénile, mais comme une paire de pompes doudou qu’on enfile quand on a pas très envie de se prendre au sérieux, qu’on en a marre des talons : un peu comme les UGG mais en mieux (et en portable).

Pour ses 50 ans, la marque signe une campagne léchée qui mobilise ses univers d’inspiration : la mode, l’art, la musique, les sports extrêmes…dans une ambiance minimaliste noire et blanc très réussie. On sent à cette vidéo qu’on a affaire à une marque culte, qui profite de son anniv pour s’élever au rang de monument : des artistes à la pointe, et de la sobriété… on est loin de la réclame et ça en jette.

C’est d’ailleurs le seul bémol : cette sobriété qui dénote avec leur signature culte « Off the Wall », littéralement « sur le mur ». A côté de la marque Vans d’aujourd’hui, les pubs Petit Bateau de la belle époque (à quoi ça sert de faire des vêtements si on peut rien faire dedans) ressemblent à des clips de punk. On sent qu’il y a encore une belle énergie et des idées, mais on peut peut-être regretter que la marque se soit un peu policée avec le temps.