Mardi dernier, me voilà partie pour une soirée « My Sexy Vinemaker » accompagnée de Sandra Marconi (qui du reste se lance dans le blog aussi !). Au programme : une péniche en face de Notre-Dame, 16 vignerons du Sud et des vins doux naturels (autant dire, des vins de meufs). L’affiche fait un peu orgie romaine vue comme ça (d’autant plus que je suis en plein dans la série Borgia…), mais en fait pas du tout. La première chose qu’on fait en arrivant, c’est d’apprendre à cracher !


Avec Yves, œnologue passionné on apprend les rudiments autour d’un atelier dégustation : on apprend comment tenir un verre (très technique la prise par le pied), on observe la couleur (je découvre qu’un vin blanc peut avoir « une robe paille dorée »), on le respire (quand on sent la première fois, ça s’appelle le « premier nez », je suis hilare), et on finit ENFIN par le goûter…On fait tourner sur la langue, sur le palais, les gencives, à l’intérieur des joues… le seul problème c’est que je n’ai pas du tout envie de recracher !

Une fois qu’on est au point sur la technique, on descend voir les vignerons de plus près, et on n’est pas déçues du voyage. Première découverte : le vin doux naturel n’est pas JUSTE sucré, c’est un peu plus complexe que ça. On commence la dégustation avec un cours magistral et passionnant de Charles Perez, propriétaire du Mas Becha (qui me laissera d’ailleurs le souvenir le plus durable de la soirée, ce qui dans le vin est un sérieux indice de qualité). Les mots me manquent pour décrire le goût, et il me décomplexe en m’expliquant que tout ce que j’ai à retenir, c’est : « bon ou pas bon », c’est dans mes cordes. J’en apprends un peu plus sur les Vins doux naturels : un taux de sucre important pour apporter de la gourmandise, qu’on atteint en ajoutant de l’alcool vinique neutre dans la cuve pour arrêter la fermentation (ce qu’on appelle le mûtage, entre initiés). Et tout ça donne au final des arômes de fruits et raisins secs, de noix, de café, de cacao….la fête aux papilles, donc, qu’on peut marier avec du foie gras (facile, j’aurais trouvé toute seule), et plus inédit de la cuisine indienne épicée pour trouver un équilibre entre les saveurs.

2e coup de cœur parmi toutes les belles découvertes de la soirée : le mas de Madame. D’abord, coup de cœur visuel mais s’il y a bien une chose que j’ai retenu, c’est que lorsqu’il est question de vin : tous les sens sont en éveil ! Ce vigneron-là assume le côté féminin de ses vins, à tel point qu’ils ont même sorti une bouteille de « Vendanges N°5″ de leur Muscat de Frontignan en clin d’œil à un célèbre flacon… Côté arômes, je m’y retrouve autant que sur le plaisir des yeux. On goûte un Muscat de Frontignan et moi qui suis censée ne pas aimér les vins doux, je m’éclate. C’est un vrai feu d’artifice d’arômes : fruits de la passion, poire… et une impression d’équilibre incroyable.

La soirée se poursuit, riche en découvertes et en rencontres : la rencontre est d’ailleurs un aspect très important de cette soirée. Plus on me raconte un vin et son histoire, plus j’ai l’impression de vivre un grand moment…

Rendez-vous est pris pour le 23 novembre prochain, pour le Salon du vigneron indépendant, histoire de voir si j’ai bien retenu la leçon et d’approfondir un peu ma toute nouvelle vocation…