Comme environ 118 000 personnes (son nombre d’abonnés Instagram), j’ai découvert le yoga Kundalini grâce à la pétillante Lili Barbery. On sortait du premier confinement, et Adeline – communicante et photographe au moins aussi pétillante – m’a parlé des séances de yoga qu’elle suivait en live sur Insta, et de son copain hilare de l’entendre chanter des mantras.

Ma première (et dernière) pratique de yoga datait de Lyon, aux environs de 2006. Arrivée au Centre Bouddhiste habillée façon Irène Cara (qui n’a jamais rêvé de porter des guêtres hors soirée revival 80’s ?), j’avait découvert un prof sexagénaire, un public pas tout à fait conforme à ce que j’avais associé à cette discipline, et passé l’heure et demie la plus longue de ma vie à enchaîner des postures… SANS RIEN FAIRE. Inutile de dire cette expérience n’avait pas de goût de reviens-y, et que jusqu’en 2021 soit QUINZE ANS plus tard, repratiquer ne m’avait jamais effleuré.

Mais Adeline m’inspire, le sourire de Lili Barbery aussi : je profite d’un weekend à Paris seule dans une chambre d’hôtel pour m’atteler à un cours pour « trouver le confort intérieur » (mes voisins de couloir américains n’ont pas du être déçus du voyage). Me voilà partie pour des visualisations énergétiques d’un vortex en bas de la colonne, et mouliner l’air pour transformer la colère, boxer dans le vide… (vous visualisez ? Oui, on a l’air ridicule, mais c’est vrai que ça libère !).

Impression post cours : c’était dur (j’ai abandonné chaque exercice à mi-parcours), mais j’ai goûté à une sensation délicieuse que ma première expérience de yoga, et les sports pratiqués pour le défoulement ne m’ont pas offert. Je me suis sentie vivante.

Paradoxal pour une discipline dont l’essence est d’aider à s’oublier…enfin de « purifier le mental » pour être précis. Le yoga, vieux de 5 millénaires (difficile de parler d’effet de mode), pratique « psycho-émotionnelle et spirituelle » est né en Inde et repose à l’origine sur des textes appelés yogas sutras. (oui, on ricane, on croit que, mais non. C’est bien « yoga sutra« … qui veut dire livre du yoga.).

Le yoga kundalini est une branche de yoga, il en existe beaucoup et je ne vais pas me risquer à les détailler – novice que je suis.

Ce yoga-là semble habillé de mystère…sans doute la raison pour laquelle Google suggère « secte » dès qu’on veut en savoir plus. Rassurant !

Il aurait été transmis de façon secrète et de façon assez élitiste à quelques maîtres et disciples triés sur le volet pendant des siècles, jusqu’à son introduction dans le monde Occidental en 1969 avec Yogi Bhajan, qui a décidé de le transmettre largement, jugeant qu’il était grand temps que ces techniques soient mises à la disposition du plus grand nombre.

Son objectif ? Venir réveiller l’énergie vitale primordiale qui serait présente en chaque être humain et qui évoluerait le long de la colonne vertébrale, au centre de la moelle épinière, depuis le sacrum jusqu’au sommet de la tête. On surnomme le yoga Kundalini « le yoga de l’éveil de la conscience ». C’est donc une pratique teintée de spiritualité, assez loin des filles sculpturales moulées dans des ensemble de grandes marques, qui mettent une bougie et une petite musique d’ambiance pour le supplément d’âme.

Assez vite, j’ai envie de retenter l’expérience et je rencontre Aude, par le biais de son site au titre prometteur « Au soin des âmes ». Première séance à Aix les Bains, découverte de la puissance de la pratique en groupe, avec ces mantras scandés en cœur (en yaourt, mais ça vient vite !) et de cet état addictif de fourmillement du corps lorsqu’on dépasse ce stade du « j’en peux plus j’arrête j’ai trop mal » pour goûter à quelque chose d’indicible, mais très réel.

Plus d’un an plus tard : le cycle est toujours le même. Euphorie d’aller au cours. Arrivée confiante, début de l’exercice serein. Puis questionnement systématique « pourquoi je m’inflige ça volontairement ». Puis, les yeux entrouverts « comment font-elles pour tenir ? Ca va bien s’arrêter un jour ? ». Puis, on retient notre respiration, on savoure les effets de ce dépassement. « En fait ce n’était pas si sorcier ». Retour de l’euphorie.

Un peu comme la vie. On apprend à surfer. On sait que la difficulté arrivera, d’une façon ou d’une autre, ça passera, l’intention est là. C’est plus facile quand on lâche. Et c’est tout un art de lâcher. On a envie de lutter, on se crispe. Il y a peu à comprendre, tout à ressentir, et surtout : prendre conscience de cette énergie vitale fabuleuse logée là, quelque part dans notre colonne.