L’Artisan Parfumeur, c’est la marque fétiche de toutes celles qui ne veulent pas sentir Mademoiselle Coco comme tout le monde et qui ont envie d’un parfum qui soit une vraie signature. A l’image des flacons, les parfums sont un mix entre élégance sobre – pas la peine d’être clinquant, on est entre initiés – et des touches de fantaisie bien senties. Adolescente, je portais « Mimosa pour moi » et « Verte violette » qui me donnaient l’impression que le printemps durait toute l’année, l’odeur de « Premier Figuier » me mettait du baume au cœur au moment de partir travailler alors qu’il faisait encore nuit l’hiver, et « Ananas fizz » sonnait l’arrivée de la première mini-jupe.

Ensuite est arrivé « Mûre et musc », l’icône de la marque, créée en 1978. Finis les parfums de jeune fille en fleur, à moi les parfums de femme :  un sillage qui mêle le parfum sucré et pétillant de la mûre à la sensualité du musc… Le parfum de la transition et de la fin de l’enfance.  Encore une fois, le mariage des contraires fonctionne, pour devenir un best-seller, une espèce de « Terracotta » du parfum souvent imité mais jamais égalé.

C’est dans ce sillage de parfum charnels et singuliers que s’inscrit la collection « Explosion d’émotions », en mettant même le curseur un peu plus loin dans l’audace. En les respirant j’ai l’impression que la maison a grandi avec moi. La nature est moins présente dans ces trois créations signées Bertrand Duchaufour, elle fait place à des notes plus chaudes et profondes, inattendues ! : caramel, poudre à canon, rhum, pomme d’amour… L’invitation est claire… et au cas où elle ne le serait pas les noms évocateurs « Skin on skin », « Amour nocturne » et « Deliria » achèvent de vous faire comprendre qu’on est plus sur un scénario à la Eyes Wide Shut que sur une rediffusion de Microcosmos. A porter sur une peau de bête devant une cheminée donc !

Comment pourrait-on vivre sans le parfum de l’amour ?

Francis Dannemark